Connecter spiritualité et humanité
Le sujet de l’ancrage revient à moi régulièrement depuis des mois, comme une invitation au travail. S’incarner pleinement dans ce monde physique : un défi pour mon âme et pour d’autres qui avancent sur le chemin de la lumière.
Parce qu’on est bien, dans la lumière. On est beaux. On ressent l’amour. On libère. Le love and light, c’est merveilleux. Et la matière… ça peut sembler pesant ou limitant. Mais je ressens de plus en plus l’importance de faire le pont avec le monde physique et d’en parler. Car travailler sur les plans invisibles, déconnecté de la matière, ça n’a aucun sens.
Récemment, une amie me parle d’un soin reiki qu’elle a pratiqué sur une personne qui fonctionne énormément avec la colère. A l’issue du soin, sa cliente confirme qu’elle a senti quelque chose lâcher et qu’elle se sent très apaisée. Mais très vite, elle repart dans son discours habituel : un discours négatif sur les autres, qui alimente la colère.
Le soin n’est alors qu’un pansement. Sur le coup, ça fait du bien. Ca décharge. Mais que fait-on de ce travail ? Quelle conscience amène-t-on sur les choses ensuite, dans la vie concrète ? Si ce travail ne passe pas dans la matière, il ne sert à rien.
Le travail que nous faisons doit s’ancrer dans la vie. Il concerne la vie. Nous avons choisi d’être incarnés pour vivre des expériences dans la matière. Il s’agit d’incarner la spiritualité dans un être humain. La spiritualité ne doit pas être un refuge pour éviter de vivre sa vie d’humain. Encore moins conduire à rejeter ou dénigrer les humains. Elle doit amener de l’amour sur l’humanité.
Ce n’est pas afficher une belle façade d’être de lumière qui se placerait au-dessus des autres. Ce n’est pas montrer la part de soi que l’on trouve aimable et nier le reste. C’est aimer entièrement. Aller mettre de l’amour sur les choses en soi que l’on n’a pas envie d’aller voir. Parce que ça pique. Parce que ça pleure. Et ce n’est facile pour personne, où que l’on en soit sur le chemin. Ca aide à rester humble.
Il y a quelques années, une copine s’est engagée dans un chemin spirituel. Elle a alors banni tout ce qui n’était pas « feel good » : films, livres, gens… Ce n’est pas ainsi que je conçois le light work. Ce n’est pas vivre dans son château de lumière perché dans le ciel. Je suis bien d’accord que se nourrir de positif appelle le positif. Mais occulter l’ombre, ce n’est qu’un leurre. Et ça empêche d’aller voir en soi. Ce qui résonne en soi. Pourquoi suis-je dérangé ? En colère ? Apeuré ? Qu’est-ce qui me fait réagir comme ça chez l’autre ?
Je ne sais plus à qui attribuer cette phrase mais elle me revient souvent en tête : « Pour changer le monde, il faut en faire partie. » Je ressens cet appel et je l’observe chez d’autres, de plus en plus. Prendre sa place dans le monde. Une place alignée. Et pour être aligné, il faut savoir qui on est. Il faut oser regarder. What a job, baby !
Incarner tout ça avec vous, ça veut dire faire un grand pas. Celui d’assumer mon humaine sans son masque, de lui permettre de prendre la parole en toute authenticité. Ce n’est pas facile, parce que j’ai encore beaucoup à déconstruire pour rendre le fait de communiquer « publiquement » plus confortable pour moi. Ou pas. Si c’est juste, ça se fera.
Nous n’avons plus le choix que de tomber les masques, dont le poids est devenu trop lourd. Il n’y a pas à avoir peur. Il s’agit de se reconnecter à notre humanité, dans son entièreté.
Du love